Le Conseil de développement à Toulouse
Du 24 au 26 septembre 2025, un membre du Conseil de développement de la Métropole de Lyon s’est rendu à Toulouse afin de retrouver 78 Codev aux 15èmes rencontres nationales. Le thème : « Les conseils de développement au cœur de la citoyenneté intercommunale ? » Ce temps annuel a rassemblé élus, membres et techniciens autours de visites, de plénières et d’ateliers afin de réfléchir collectivement à l’avenir de la participation citoyenne.
Le représentant du Conseil de développement a participé aux ateliers suivants :
- Quel outil de discussion numérique pour quel usage ?
- Comment faire dialoguer les générations dans les conseils de développement ?
- L’université un accélérateur au service de la réflexion citoyenne ? (Possibilité de contact avec un membre du Grand Paris)
- Favoriser les liens avec les Ceser

En ouverture de l’événement, Bruno Arbouet, co-président de la CNCD, décrit un mauvais « air du temps » marqué par une défiance politique. Dans ce contexte, les Conseils de développement apparaissent comme une « petite lueur d’espoir » pour le débat collectif, portée par une énergie citoyenne qui résiste au pessimisme ambiant. Les Conseils de développement ne manquent pas de rappeler qu’ils ont un rôle de médiateur et non de contre-pouvoir. Ils sont à penser comme des « espaces de respiration démocratique », formule reprise par de nombreux intervenants. Leur rôle est avant tout de reconnecter les élus aux habitants grâce à l’engagement citoyen de leurs membres.
Changer le regard sur les territoires : un enjeu majeur pour la coopération territoriale
Laurence Barthe, maîtresse de conférences en géographie à l’université de Toulouse Jean Jaurès, s’attaque au préjugé tenace d’une « France coupée en deux » avec les métropoles d’un côté et les campagnes de l’autre. Elle appelle à s’intéresser davantage aux liens entre les territoires plutôt qu’aux fractures. Les chercheurs et les Codev appellent unanimement à une coopération intercommunale qui dépasse des périmètres stricts pour traiter les enjeux de biens communs (eau, énergie, littoral). Les Conseils de développement peuvent s’imposer comme des médiateurs naturels des coopérations, à condition qu’on leur en donne les moyens. Il faut penser les sujets en transversalité.
Penser un Conseil de développement : entre défis et créativité démocratique
De nombreux obstacles ont été identifiés lors des différents ateliers de la rencontre. Ces freins structurels altèrent le projet de démocratie participative des Codev. Parmi ces freins, le langage jugé trop technocratique, le manque de temps, la difficulté à toucher des publics jeunes et la fragilité du lien élus-Codev se sont distingués au sein des échanges.
Cependant, ces difficultés ne freinent pas la volonté citoyenne de faire porter la voix des habitants, ce qui se traduit par des expériences locales qui mettent en valeur une créativité démocratique. Ces démarches illustrent le rôle des Codev comme des « laboratoires de la démocratie ». Il est nécessaire de travailler à partir de la colère et de construire des projets
Des perspectives ouvertes pour 2026
En clôture de l’événement, Christine Azankpo, co-présidente de la CNCD, insiste sur les priorités des Conseils de développement, à la veille des élections municipales. Ils doivent conforter leur place institutionnelle dans les intercommunalités. Le renouvellement des membres et des pratiques sont primordiales afin de toucher un nouveau public et de rafraîchir le débat démocratique. Elle rappelle que « aucune transition écologique ou sociale ne réussira sans dialogue démocratique », faisant du Conseil de développement un acteur clé des années à venir.
Ces trois jours de rencontres à Toulouse ont permis de partager et de réaffirmer conforté la place des Conseils de développement dans la vie démocratique locale. En croisant les points de vue, en confrontant les idées et en écoutant, ils favorisent une parole libre et argumentée. Ces rencontres se concluent par cette phrase : « Les Conseils de développement sont des lieux de lien, de réflexion et de coopération. C’est leur force, et c’est ce qu’il faut préserver. ».