Retour sur la rencontre citoyenne du CdD sur le « pouvoir d’habiter » à la Confluence
Le 20 mars dernier, le Conseil de Développement, accueilli par la Société Publique Locale (SPL) Lyon Confluence, est allé à la rencontre des habitants de la Confluence. L’objectif était de comprendre la manière ils habitent la Confluence, de recueillir leurs perceptions sur la mixité sociale, le vivre-ensemble et la place de la végétation en ville, tout en revenant sur les évolutions urbaines passées et à venir d’un quartier en mutation.
Un cycle de concertations citoyennes sur « le pouvoir d’habiter »
Lundi 20 mars, le Conseil de développement, accueilli par la SPL Lyon Confluence, se réunissait à la Maison de la Confluence pour rencontrer les habitants du quartier dans le cadre d’une nouvelle rencontre territoriale sur le « Pouvoir d’habiter ».
Cette thématique avait déjà rassemblé lors de l’Assemblée Citoyenne du 15 décembre 2022 des professionnels de l’habitat, des élus et des citoyens, remettant le Livre Blanc de l’habitat au président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard et débattant des conditions d’habitat et de logement dans le territoire métropolitain.
Suivant l’Assemblée Citoyenne, le CdD a initié un cycle de rencontres territoriales pour aller sur le terrain, au contact des habitants, et recueillir directement leurs préoccupations, interrogations et perceptions sur la manière dont ils vivent dans leur quartier et y exercent leur « pouvoir d’habiter ». La première a eu lieu le 30 janvier dernier à la Duchère, quartier situé dans le 9e arrondissement de Lyon. Au cours de cette rencontre, les habitants ont pu revenir sur les transformations urbaines de la Duchère, leur attachement au quartier, et formuler des premières propositions d’amélioration.
La Confluence au passé
La rencontre citoyenne à la Confluence a débuté par la projection d’un reportage réalisé par Henri-Louis Poirier retraçant l’histoire des transformations urbaines du quartier, de l’ère industrielle à aujourd’hui.
Terre industrielle, la Confluence était un lieu relativement peu fréquenté où se trouvaient des usines de raffinages, deux grandes prisons, des abattoirs. A partir des années 2000, la métamorphose du quartier a été engagée. Des actions d’isolation thermique des bâtiments ou de production à partir d’énergies plus vertes (biomasse, photovoltaïque) ont été menées.
Des groupes scolaires, crèches et centres créatifs se sont substitués aux anciennes halles. D’un hangar est né une salle de concert. Une des voûtes sous la gare a été rénovée et décorée par des artistes et un grand parking mutualisé a notamment été construit. Chaque année, des sociologues mandatés par des urbanistes vont à la rencontre des usagers : un retour d’expériences précieux qui nourrit le projet urbain.
Un écoquartier « objectif 2030 » ?
La végétalisation du quartier pourrait réduire l’intensité des vagues de chaleur. Du côté de la Saône, le choix minutieux de la flore a encouragé le retour d’une biodiversité (variétés d’insectes, de poissons, oiseaux, libellules…). Des efforts sont déployés pour reconstruire les sols, renaturer et fertiliser la terre : un défi écologique après deux siècles d’exploitation industrielle. Aussi, différents réseaux entre les Métropoles se sont noués, et Lyon Confluence a obtenu un financement européen sur son projet d’aménagement.
Quels objectifs pour la Confluence ?
Les citoyens se sont ensuite retrouvés autour de la maquette présentant les constructions actuelles et les projets à venir, commentée par le directeur général de la SPL Lyon Confluence Samuel Linzau et la cheffe de projet communication Stéphanie Chemtob.
La Confluence est un quartier « nouveau » dont la croissance de la population a été rapide, passant de 6000 habitants en 2003 à 14 000 en 2022, avec une projection de 17 000 habitants pour 2030. En ce sens, un travail de la Métropole de Lyon a été engagé pour répondre aux besoins des habitants et assurer une mixité sociale. La phase 1 du projet Confluence, côté Saône, a permis de construire 2000 logements. La phase 2 côté Rhône, en cours de réalisation, prévoit la construction de 2300 habitations, dont 60 % de logements aidés.
Or, cela fonctionne si la densité est acceptable pour les habitants. La densité acceptable, explique la SPL Lyon Confluence, c’est un espace apaisé où l’« on peut respirer », où les modes actifs : marche, vélo, trottinette… sont encouragés, et où le contact du fleuve est « retrouvé ». Le projet de réaménagement devrait aussi encourager le retour de l’artisanat en ville, « réunifier le Nord et le Sud » en transformant Perrache et garantir le confort de la ville en été.
Quelle place pour la mixité sociale à la Confluence ?
La rencontre s’est poursuivie par un temps de discussion citoyen sous la forme de trois ateliers en parallèle. Dans un premier temps, les sujets abordés par les habitants ont porté sur le choix de leur lieu de vie, la place de la mixité sociale et la convivialité vécue à la Confluence, notamment dans le quartier ancien près de Perrache et de Sainte-Blandine et dans les quartiers récents.
Pour les citoyens interrogés, le mélange des habitants anciens/nouveaux quartiers a été progressif et n’est pas encore complètement effectif. Aussi, les rencontres conviviales entre habitants proviennent surtout d’initiatives associatives. Il existe des espaces partagés, mais ils sont rares, ajoutent-ils.
Comment vit-on ensemble dans un quartier dense qui se transforme ?
Au cours du deuxième atelier, les citoyens se sont exprimés sur le vivre-ensemble et la densité. Pour les habitants, la Confluence est un quartier vivant et agréable pour vivre, se promener, et circuler, et dans lequel s’opère une certaine mixité : « On s’est beaucoup mixé. On a mélangé les habitants ». D’après eux, le niveau de bruit y est raisonnable.
Le quartier est-il délaissé par les jeunes ? Pour les citoyens, on y retrouve peu d’adolescents :« Beaucoup de familles sont parties de la Presqu’île », explique une habitante, car « Les gens sont à l’étroit dans leur logement quand ils ont plus d’un enfant » et « vont à l’extérieur de Lyon dans des maisons mitoyennes ».
Enfin, les habitants ont formulé des plaintes relatives au resserrement des immeubles, surtout lors de la phase 1 du projet de réaménagement urbain. Des difficultés sont également constatées pour trouver des locations. En outre, il pourrait y avoir plus d’espaces partagés et une piscine, ont-ils proposé. Malgré la transformation du quartier, « Certains ont toujours un apriori négatif alors que les choses ont changé », conclut une habitante.
Quelle place pour la nature et la végétation dans un quartier dense ?
De manière générale, les habitants sont très satisfaits du cadre de vie à la Confluence, par l’accès à la nature et la proximité avec la Saône et le Rhône, même s’ils souhaiteraient améliorer les accès au fleuve. La Confluence, « c’est ma balade favorite dans Lyon », s’exprime une citoyenne ; « On est privilégié ».
Les habitants jugent avec enthousiasme les actions menées à la Confluence pour développer la biodiversité et faciliter la migration des oiseaux. Pour eux, la Confluence est aussi un quartier touristique mais qui reste très chaud en été.
Après cette mise en débat, les citoyens ont partagé leurs impressions générales et discuté autour d’un pot convivial. Cette rencontre s’est poursuivie le samedi 25 mars par une exploration sensible de la densité et de la mixité à travers une balade urbaine à la Confluence aux côtés des habitants du quartier.
A suivre !
Cette rencontre citoyenne est la deuxième d’un cycle de visites prévues par le CdD dans différents territoires de la Métropole. Rendez-vous bientôt à Rillieux-la-Pape et aux Monts d’Or pour explorer d’autres problématiques liées à la densité et à la mixité propres à ces quartiers.
Une restitution de la démarche globale du Conseil de développement sera partagée d’ici décembre lors d’une Assemblée citoyenne de clôture, en présence des élus de la Métropole.
Consultez régulièrement le site du CdD et la plateforme JeParticipe de la Métropole de Lyon pour rester informés sur les prochains évènements de participation citoyenne.
Cliquez sur les boutons ci-dessous pour plus d’infos sur les rencontres territoriales et sur le groupe de travail du CdD travaillant sur la densité et l’habitat.
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